« Worry pas, worry pas, le frette m’a jamais botherée anyways »

* p.s. J’étais zéro inspirée pour cet article. Je croyais qu’il allait être short et sweet. Bleh. Même moi, je ne me connais pas encore parfaitement 😉 *

« Worry pas, worry pas!
J’peux pu holder ça back.
Worry pas, worry pas!
J’care pu quosse qu’i’ pensant.
J’vire de bord, pis j’slam la door.
J’laisse le storm passer…
Le frette m’a jamais botherée anyway! »

Fais longtemps que je voulais insérer cette chanson dans un article. Bin vlà tit pas que j’ai fais le Demi-Marathon des Glaces, la chanson parfaite pour un événement parfait (même s’il ne faisait pas si frette que ça – une chance !).

Les p’tits infos en vrac:

  • Date: 22 février 2015
  • Endroit: Ange-Gardien
  • Heure: m’en souviens plus. 9h? 10h? Le matin, bon.
  • Distance: 21.1k (mais d’autres distances plus courtes offertes)

Le Demi-Marathon des Glaces fait partir d’une série de courses appelée « Les Courses gourmandes« , chacune ayant lieu à un différent moment de l’année et selon une thématique, roulement de tambours, gourmande. Tsé. Full concept. Bref. J’avais gagné un dossard sur le groupe facebook les Mères-Veilleuses de Karine Champagne. Yeah ! JOIE ! Je n’ai fais qu’un demi-marathon « sur route » à ce jour.

Je devais participer au Demi-Marathon des Microbrasseries, mais pour une raison quelconque, je n’ai pas y participer donc au lieu de faire un demi d’automne, allons en faire un d’hiver. Dans ma tête, à ce moment-là, ça me semblait une si bonne idée. Jusqu’à ce qu’on aille ce « si bel hiver féérique, le plus chouette de tous les temps » (notez ici le SARCASME, en grosses lettres, oui oui).

Bref. Avec une écoeurantite aigu de l’hiver et plein de trucs qui m’arrivaient en même temps (voir mon dernier article), je n’avais pas couru depuis le 4 février, et cette dernière sortie m’avait laissé complètement démoralisée. J’ai une fâcheuse tendance à ressortir plus souvent qu’autrement le négatif de certaines choses, et prendre pour acquis que si UNE seule sortie se passe mal, c’est fini, ma vie de coureuse est terminée. Come on Judith. Dans la course comme dans la vie, il y a des hauts et des bas. Tout ne peut pas être toujours rose ou toujours noir. La vie, c’est un arc-en-ciel de couleur, certaines plus éclatantes, d’autres plus ternes. La course ? C’est PAREIL. Même affaire.

Je déménageais le vendredi. Samedi, je devais participer à une course à obstacles (Course Polar Hero), que j’ai finalement choké à la dernière minute, trop épuisée par ce dit déménagement. Sauf que, au courant de la journée, en voyant la multitude de « posts Facebook » de mes amis, je me mets à regretter de ne pas y être aller. Sachant que j’avais un demi le lendemain, je me suis dis « Oh que non. Là, je rentre pas ma chance de manquer une autre course. No way ».

Puisque je n’étais pas allée chercher mon dossard à l’avance, la stressée en moi avait énormément peur de ne pas l’avoir à temps et manquer son départ. Donc part très tôt le dimanche matin, direction Ange-Gardien. Arrive. Personne encore. Pas un chat ou presque, sauf quelques bénévoles, et Benoit Beaupré en train de monter le kiosque de la Maison de la Course. Bin coudonc. Je vais prendre un peu de temps pour simili-déjeuner. Engloutis quelques quartiers d’orange, des morceaux de muffin, je bois mon traditionnel cappucino glacé (je devrai avoir une commandite d’eux, à la quantité que je bois par semaine…) en attendant que les autres coureurs commencent à arriver. Oui je sais. Ce n’est pas vraiment un très bon déjeuner de coureuse. Que voulez-vous. Je déteste profondément déjeuner. Je me force un peu plus pour manger si je sais que je veux compétitionner dans une course ou si je m’attaque à une plus grande distance. Mais là, pas de PB en vue ou de podiums, même si mon ami Mathieu aurait voulu que je le suive et tente un podium. Euh un demi en 1h30-1h40 ? What a minute. J’pas rendue là du tout.

Ah j’oublie. Dans ce blitz de « déménagement, bris d’autos, enfants malades, fin de relation, nouveau travail », j’ai perdu ma très chère montre GPS adorée. Pour les coureurs qui en utilisent, c’est quasi une drogue. Vive Strava, vive le pace calculé, vive le schéma du dénivelé, les montres GPS, c’est LA VIE. Ok, j’en mets un peu trop mais quand même. On devient vite accro à ce petit bidule. Donc j’avais laissé un appel à l’aide de dernière minute sur facebook, mais malheureusement, pas de réponse. SAUF QUE, sur place, juste au moment où je me rendais à mon auto pour mettre mon p’tit kit de coureuse d’hiver, je crois mon ami Guy Boisclair, mon SAUVEUR de la journée, qui me remet sa montre pour la durée de la course ! ALLÉLUIA !! Merci encore 1000 fois Guy.

Bon. Je suis habillée, j’ai une montre, je suis prête. On m’avertis qu’avec les conditions (il a neigé la journée d’avant et la nuit, donc petite couche de neige), les conditions seront difficiles. Pff. Come on. J’fais des courses à obstacles, je cours dans la neige, ok, ce ne sera pas aussi facile qu’un trottoir déneigé, mais difficile ? J’y crois pas trop. C’est le départ. Je m’élance. Wow !! Ça va TELLEMENT bien !! Je m’amuse vraiment beaucoup. J’avais raison: oui ça glisse, oui c’est un peu instable pour un parcours plat, mais ça va bien, c’pas trop difficile.

2015-02-22 | 2015 Demi-Marathon des Glaces

Ça ne fait pas un kilomètre qu’on est parti. Ca va siii bien ! 😀

Jusqu’à ce que je casse. Bin oui. Sur un demi. Je suis ENCORE partie trop vite. Et courir entre des champs, au grand vent avec la fabuleuse odeur, parfois, des fermes, c’est vachement plus difficile que je pensais. Et OUI, le sol rend la course difficile. Bref, je ne m’amuse plus du tout. Même si les photos en témoignent le contraire. Je peine et je me parle intérieurement pour ne pas marcher. Car je sais que j’ai les capacités pour le courir. Pas question d’arrêter (pas de ravitos pour moi), car si j’arrête, je sais, je me connais, je ne voudra plus me remettre à courir et ce sera terminé. Un DNF au Demi-Marathon des Glaces ? Croyez-moi, j’y ai sérieusement pensé à chaque ravito que j’ai croisé au moment où j’ai cassé (je ne sais pas trop à combien de km). Moi qui avais dépassé plein de filles, les voici qui me rattrapent aisément, elles pour qui ça semble si bien aller. Au yable la compétitive en moi. J’veux juste arriver au bout pis que ça se termine.

2015-02-22 | 2015 Demi-Marathon des Glaces

Faux sourire.

Pour le dernier 5km, on rejoint les coureurs du 10k qui, eux, font un aller-retour. Honnêtement, ce moment à sauver ma course, je voulais vraiment arrêter de courir. J’avais zéro fun. Mais me ramasser en masse de coureurs, ça m’a aidé à tenir le goût jusqu’au bout.

2015-02-22 | 2015 Demi-Marathon des Glaces

Arrive à l’arrivée (pléonasme, sors de ce corps !). ENFIN. C’est le seul mot que j’ai en tête. Vois le photographe. Je n’ai même pas envie de sourire, mais bon, je me force un peu.

"Non. J'veux pas sourire, bon."

« Non. J’veux pas sourire, bon. »

"Ok ok, j'ai finis. Je souris. Content ?"

« Ok ok, j’ai finis. Je souris. Content ? »

TOUTEFOIS, les Courses gourmandes, WOW !! Mais quelle belle organisation !! Je n’ai absolument rien à redire là-dessus. Repas/boisson d’après-course vraiment MIAM, une superbe médaille, des bénévoles très présents, une ambiance très chaleureuse, une garderie pour les enfants (gros plus pour les familles de coureurs !) ! Ce ne sera pas ma seule course gourmande de 2015, oh non ! 😀

M’enfin. Le tout fût réussir en 1h48 (presque 1h49). Pas un temps de fou, mais bon. Ça me convient pareil. Juste que OUI, c’était difficile, l’hiver. Je me questionne encore et toujours sur le fait de faire des longues distances, de courir sur route. Je crois que je ne cesserai jamais de me questionner. Mais une chose est sûre. Même si je cours pas mal moins souvent. Même si la motivation est moins présente. Je n’arrêterai pas de courir. Non. 🙂

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